Mauritanie : l’avenir de l’opposition dans le collimateur des observateurs

Les cinq candidats de l’opposition ont totalisé près de 48 pour cent des suffrages lors des dernières présidentielles. Un score qui place l’opposition comme un acteur de poids dans l’échiquier politique mais en même temps interroge son avenir d’ici 5 ans.

Effectivement 4 candidats de l’opposition KHB de la coalition VE, Ould Maouloud de la coalition des forces démocratiques pour le changement, l’abolitionniste Ould Abeid et l’indépendant Ould Boubacar sont aujourd’hui quasi incontournables sur la scène nationale. Ils se sont montrés très pertinents et très unis durant la crise post-électorale.

Après l’investiture de Ould Ghazouani ils sont considérés par les observateurs comme les avant-gardistes de l’opposition mauritanienne. Pris séparément chaque coalition représente des sensibilités politiques nationales et importantes pour l’avenir. Avec cette diversité les cartes sont entièrement rebattues et cela ouvre des perspectives de recomposition de près d’une vingtaine de partis.

Cette mutation s’avère la plus difficile mais pas impossible. Les forces en présence s’y collent avec d’un côté une opposition qualifiée d’anti système symbolisée par la coalition VE qui regroupe MPR, l’AJD-MR, FPC, PLEJ, ARC EN CIEL, FP et l’IRA et de l’autre une opposition qualifiée démocratique qui regroupe l’UFP, le RFD et les autres partis du FNDU et le parti islamiste TAWASSOUL. Les deux blocs ne sont pas antinomiques. Au contraire. Il est clair que pour une éventuelle alternance l’opposition est appelée à serrer les rangs.

Autrement dit le FNDU qui regroupe près de 11 partis mais dont les derniers résultats sont en deçà des attentes des observateurs. Et c’est dans ce bloc que les rivalités politiques pourraient renaître faute d’une recomposition. Dans cette perspective les deux principaux partis l’UFP et le RFD peuvent jouer un rôle plus déterminant.

Au-delà de la réduction du nombre de partis, l’opposition dans son ensemble est appelée au renouvellement des hommes et des femmes et surtout à la mise en place de la parité. Si les partis sont limités jusqu’ici cela tient sans doute à la faible participation des femmes dans les instances dirigeantes. Le parti islamique semble le plus en avance dans ce domaine. Et ce n’est pas un hasard s’il est la première force avec 10 députés au parlement, des mairies et conseillers régionaux.

Le principal enseignement de la présidentielle du 22 juin dernier c’est qu’il est exclu pour l’opposition à un retour aux anciennes divisions d’ici 5 ans. L’avenir est dans un programme commun qui passe par un minimum de coalitions pour éviter le désordre.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

(Reçu à Kassataya le 04  septembre 2019)

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