G5 Sahel : un anniversaire sur fond d’inquiétude des chefs d’Etat africains

Alors que la force conjointe regroupant la Mauritanie le Mali le Niger le Burkina Faso et le Tchad s’apprête à souffler ses deux bougies, la communauté internationale semble avoir entendu le message des chefs d’Etat pour un soutien financier au lendemain du forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.

 

La force conjointe G5 Sahel va bientôt avoir deux ans d’existence. L’heure est au bilan avant d’engager prochainenement de nouvelles opérations sur un terrain plus que jamais miné. Trois pays le Mali le Burkina Faso et le Niger enregistrent ces derniers mois des attaques fréquentes des Jihadistes des plus meurtrières depuis l’opération Serval en 2013. Et la force Barkhane lancée en 2014 et qui regroupe 4500 militaires n’a pas donné tous les résultats escomptés d’où la création de la force conjointe qui regroupe le Mali la Mauritanie le Burkina Faso le Niger et le Tchad en 2017 pour venir à bout des barbus irréductibles. Mais le problème c’est que les armées africaines souffrent de manque d’équipements militaires et soldats pour faire face à des ennemis mieux équipés et qui pratiquent la guérilla.

Cette faiblesse congénitale fait que le G5 Sahel court après des financements extérieurs et les promesses de l’ONU près de 400 millions de dollars de l’Arabie Saoudite 100 millions de dollars ne sont pas encore tenues. La contribution française pour un programme d’investissements prioritaires 2019/20 avoisine 521 millions d’euros. Les Emirats Arabes Unis ne sont pas en reste avec 100 millions de dollars. Le G5 Sahel apparaît ainsi comme une usine à gaz entre des financements extérieurs et une faiblesse de ses 5 armées qui se traduit sur le terrain pour le mois d’octobre et début novembre par un lourd bilan plus de 80 soldats maliens et burkinabés et un soldat français tués. Cet enlisement était au cœur du forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique les 18 et 19 novembre dernier. Les chefs d’Etat ont interpellé la communauté internationale pour un soutien financier plus importante et une Minusma plus offensive. Rien ne sert de pointer l’immobilisme des Nations –Unies dont les casques bleus ont pour vocation de maintenir la paix.

La neutralisation des groupes terroristes ne peut être que l’initiative des forces africaines et françaises sur le terrain. L’expérience de la Monusco en RDC est édifiante à cet égard. L’échec du G5 Sahel c’est l’échec de la France qui réside dans sa reconquête militaire en boutant hors du Nord du Mali les Jihadistes en 2012. La perspective d’élargissement de la force conjointe à la CEDEAO qui va débloquer un milliard d’euros est une aubaine. De même au Sénégal qui peut apporter son expérience et plus de soldats voire et enfin aux autres pays du Maghreb le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye. Il s’agira donc d’un deuxième anniversaire sous le signe d’une réponse militaire plus efficiente.

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

(Reçu à Kassataya 24 novembre 2019)

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