Coronavirus : les mauritaniens ont du mal avec les gestes barrières (Reportage)

Pour lutter contre la propagation de la pandémie du covid-19 les autorités sanitaires ont énuméré un nombre de gestes barrières que les populations doivent impérativement appliquer.

Ces gestes barrières sont en réalité à l’antipode de nos codes socioculturels sont dans leur ensemble difficile à respecter.

De nature tactiles, chaleureux et hospitaliers, les mauritaniens font contre mauvaise fortune bon cœur!

Si le rituel des salamaleks se fait de plus en plus sans le fameux serrage de main, les mauritaniens ont du mal à respecter la distanciation sociale.

Ainsi notre reporter-photographe qui a fait un tour en ville pour constater comme en atteste ses photos la difficulté à faire respecter la distanciation sociale d’au moins 1 mètre entre les usagers des services publics.

Tente dressée à l’extérieur d’une banque de la place. Crédit photo: Lamine Sy
Tente dressée à l’extérieur d’une banque de la place. Crédit photo: Lamine Sy

Aujourd’hui devant une banque privée de la place, une foule immense venu retirer de l’argent s’entassait sous une tente dressée pour la circonstance. La proximité des usagers est contraire aux recommandations sanitaires et risque de propager la pandémie dans un pays avec un plateau sanitaires très limité.

En parquant ainsi les clients à l’extérieur, on a plutôt l’impression que les banques se protègent plus qu’elles ne protègent ses clients.

Tente dressée à l’extérieur d’une banque de la place. Crédit photo: Lamine Sy
Tente dressée à l’extérieur d’une banque de la place. Crédit photo: Lamine Sy

Les taxis et la courses au versement

Cette promiscuité , on la retrouve dans les taxis malgré une circulaire du 23 mars qui réduit le nombre de passagers à quatre personnes au lieu de six personnes.

 

Carrefour BMD de Nouakchott / Crédit photo: Lamine Sy
Carrefour BMD de Nouakchott / Crédit photo: Lamine Sy

Cette mesure qui crée un manque à gagner pour les chauffeurs de taxi engendre des tensions entre les clients et ces derniers.

Si les chauffeurs de taxis perdent en chiffre d’affaire, les clients ne sont pas prêts à payer un peu plus et l’Etat n’a pas mis en place un système de compensation.

Telle est l’ambiance électrique qu’on retrouve au Carrefour BMD et ses innombrables taxis.

 

 

Autre lieu autre ambiance

Nous voilà à la Cité Concorde ou le benjamin de la famille D…. veille au grain pour faire respecter les gestes barrières.

S’il n’arrive pas à interdire aux gens de venir dans la maison familiale, il exige le lavage des mains. Pour la peine il vient d’installer un lavabo à l’entrée de la concession familiale. Personne n’y échappe. Mais il nous confie que cela crée des tensions, par exemple hier une amie de la famille à qui j’ai demandé de se laver les mains a boudé la visite.

Conscient de la vulnérabilité des personnes âgées, le jeune A.A.D s’emploie sensibiliser ses parents qui ont du mal avec la distanciation sociale, ou l’interdiction des sorties. Ce mercredi, nous dit-il ma maman voulait aller présenter ses condoléances, j’ai dû appeler l’ainé de la famille pour raisonner notre maman.

En fin de compte elle n’est certes par partie, même si j’ai passé un sale quart d’heure. Il nous dira sourire aux lèvres, je préfère me fâcher avec eux maintenant et les garder encore à mes côtés;  c’est le prix à payer!

Si pour le moment la Mauritanie n’est que peu affectée par le Covid-19 –avec 6 cas sur plus de 63 tests effectués, 1 décès, 2 guéris et plus de 1178 personnes confinées– la meilleure façon de se prémunir de cette pandémie est le respect des gestes barrières.

 

Kassataya

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