Diaspora Rouen : Cécile Happi journaliste franco-camerounaise créatrice de média dans les cités et conseillère municipale de Notre Dame de Bondeville

Cécile Happi est d’origine camerounaise arrivée en France dans les années 80. Après de brillantes études en journalisme et en ingénierie sociale elle s’est dirigée vers les médias de quartier en créant en 2003 « LOGACITE » une association qui promeut les talents des jeunes des banlieues à travers la caméra. Elle partage aujourd’hui sa vie entre les jeunes en milieu professionnel issus des quartiers difficiles et la mairie de Notre Dame de Bonville en tant que conseillère depuis 2014.

De Yaoundé à Metz : un parcours de migration choisi (Première partie)

Originaire du Cameroun Cécile Happi est issue d’une famille chrétienne de huit enfants dont deux jumelles. Des frères et sœurs qui ont tous suivi une scolarité dans le privé catholique dans la capitale camerounaise. Ses parents lui ont inculqué des valeurs d’égalité de respect et de solidarité. Elle décrit cette période comme une enfance difficile une jeune fille entourée d’une mère au foyer et d’un père presque toujours absent parce journaliste reporter et caméraman accrédité à la présidence de la république du Cameroun pour des missions dans le pays et à l’étranger. Elle considère malgré tout voyant peu son père que cet épisode était très enrichissant pour une fille qui voulait devenir comme son père qui voyageait beaucoup et très ouvert d’esprit. Elle profitait des rares occasions ensemble pour échanger et partager son expérience. Un père qui l’a toujours soutenue dans sa scolarité au Lycée français Général Leclerc à Yaoundé dans la perspective d’une meilleure éducation. Un choix qui la prédestinait à poursuivre ses études en France.

De Metz à Rouen : un parcours d’intégration entre la réussite et des regrets

 

Cécile Happi est arrivée à Metz en Moselle dans les années 80 où elle a obtenu son Bac. C’est dans cette ville que la jeune étudiante fait ses premiers pas dans l’audiovisuelle à l’ESRA avant d’obtenir avec brio le diplôme de l’Ecole Supérieure de journalisme à Paris en 90. C’est le début d’un long parcours de combattante pour trouver un travail qui corresponde à ses compétences. Après de multiples demandes sans suite à RFO, France 3 et dans d’autres médias dans l’Hexagone la jeune journaliste s’est contentée finalement des piges en tant que correspondante de Normandie de la revue mensuelle féministe Amina éditée à Paris. Ce qui lui permet jusqu’à maintenant de couvrir l’actualité africaine et antillaise. Dès lors elle prend conscience que c’est à elle de prendre son destin en main pour contourner cette difficulté d’insertion des journalistes en général issues de l’immigration.

Avec un 3ème cycle en poche à l’Ecole des Hautes Etudes internationales, EHEI de Paris Cécile Happi multiplie ses chances dans la recherche d’emploi. Elle regrette que cette période soit marquée par des frustrations qui l’ont poussé quelque fois à en vouloir à tout le monde. Un cumul de discriminations à l’embauche dans un secteur où en général c’est le réseau relationnel qui prime sur les compétences surtout pour une journaliste issue de la diversité. Toujours la tête haute, elle va ajouter à son palmarès un diplôme d’Etat d’ingénierie sociale qui lui ouvrira les portes en 2003 avec la création de l’Association « LOGACITE ». Cette dernière formation du sanitaire et social arrive à point nommé lui permettant de construire sa boite à outils pour mieux accompagner les publics des plus jeunes aux plus âgées et de toutes origines et dans tous les secteurs. Une meilleure expertise dans les problématiques sociétales en faveur des associations et des collectivités locales et de l’Etat.

Ce parcours social est couronné par de nombreux prix dont celui du Ministère de l’immigration et de l’intégration en 2010 sous la présidence du président Sarkozy et la Médaille de l’Étoile européenne du dévouement civil et militaire (EEDCM), échelon or, récompensant son exemplarité auprès des personnes démunies. C’est véritablement dans l’associatif qu’elle trouvera son bonheur et dans l’économie sociale et solidaire au sein du collectif des Associations de solidarité internationale pour les Migrants COSIM Normandie pour la promotion et l’intégration de la diaspora africaine en France et le co-développement dans les pays d’origine.

 

Propos recueillis par Bakala Kane

 

 

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